Le réveil du train

12 10 2009

Sur un banc je dormais, ignoré des passants. Sur un banc je dormais, paisiblement en attendant. Attendant que mes rêves se terminent, attendant que mes rêves se réalisent. Puis un soir d’automne soufflé par le vent frais mes pensées monotones se volatilisaient. Éblouis par un soleil solide, mais loin des températures arides, mes yeux s’ouvraient doucement pour en apprécier le temps. Et le temps, le temps que j’étais là, depuis combien de temps. Mes cheveux en broussailles signalant que quelqu’un avait été là, mes lèvres au goût de toi, que je connaissais, mais n’écoutais pas. Seul sur ce banc je me suis réveillé, seul sur se banc je me suis retrouvé. Retrouvé seul oui, mais retrouvé ce que j’étais, ce que je pouvais. Sur mon épaule un cheveu noir comme un souvenir qui jamais ne pourra s’évanouir. Dans cette nuit qui dura des jours, je n’ai point senti l’amour. Je l’ai enterré loin de mes pensées, laissant ma tête contrôler, contrôler pour me protéger, contrôler pour ne pas me blesser. Je me suis réveillé parce que le train a quitté, je me suis réveillé parce le train a sifflé. Et le temps de me réveiller, seul m’accompagnait des pensées, douces, belles ou tristes du passé. Je me suis réveillé en retard et le train j’ai manqué. Bien sûr d’autres repasseront, encore et encore au gré des saisons, me donnant l’opportunité d’y grimper, me donnant l’occasion de rester éveillé. Comme un bruit de tonnerre, mes yeux vers le ciel se levèrent, un avion déchirant les nuages et le sentiment profond que tu étais dans son bord. D’une même ambition, mais de différentes destinations, ainsi va la vie de celui qui dort attendant le train, quand l’autre prend l’avion.