Cinglant

26 04 2023

Il tenait un sabre à la main, son sabre. Lentement les gouttes d’hémoglobine se formaient et quittaient sa lame Damascus dans ce qui aurait pu ressembler à un ralenti. Il se tenait à genou, devant l’autel, devant Jésus qui, tout compatissant, saignait avec lui. Ses mains tremblaient et un filet de sang glissait sur son menton. Il pleurait, je ne sais pas pourquoi, car il ne parlait pu quand je l’ai trouvé ainsi. Il avait l’air à comprendre quelque chose, aurait aimé m’en parler, seul le bruit des gargouillis était audible. Ces petites bulles qui remontaient à travers le sang et voyaient le jour encore pour quelques instants. La fin était proche, il le savait, je le savais aussi. Figé devant lui, je ne savais que faire. Mon appareil mobile en main, mais aucun mouvement, sinon qu’un léger tremblement. Il ne me regardait pas, il regardait droit devant lui, implorant le Christ de l’aider, de venir mettre fin à sa souffrance. Même si le temps qui lui restait lui filait entre les doigts, il aurait aimé que tout se passe plus rapidement. Du moins cette scène, car encore très jeune, il n’aura pas eu le temps de vivre pleinement ce qu’il aurait aimé vivre. Ses choix furent responsables de son destin. Je me doutais un peu de qui était responsable de cette situation. Cette femme qui l’avait repoussé dans ses tranchées, qui l’avait transformé à ne plus être ce qu’il avait déjà été. Cette magnifique femme aux yeux clairs que je n’avais vue qu’une fois, une seule, à cette fête du Nouvel An chinois, en 2011, où elle portait ce masque de lapin tout en fourrure sous un parapluie rouge. Elle était magnifique que de par ce qu’il m’en disait, on aurait pu tomber amoureux même aveugle de cette femme. Un poison pour l’esprit qui tournait sans cesse dans sa tête telle une ritournelle qu’on souhaite voir disparaitre, mais qui n’en fait rien. C’est surement à bout qu’il se fit harakiri, pour que cesse cette image d’elle qui ne faisait que ressurgir à tout moment, quand la plaie se refermait doucement, elle revenait y insérer les doigts une fois de plus, ne demandant rien de plus que de ne pas sombrer dans l’oubli.

Défi IA : « La dernière fois que j’ai vu cette personne, elle portait un masque de lapin et tenait un parapluie rouge. »





Réécrire

8 10 2018

Reprendre une histoire longtemps mise de coté, lui donné de nouvelles couleurs, de nouveaux étages et de nouveaux personnages. Reprendre l’histoire comme si c’était hier, comme s’il fallait finir demain. Mettre des mots les uns à la suite des autres, simplement parce qu’ils décident eux-mêmes de ce bousculer au bout de mes doigts, souvent plus rapidement que j’en suis capable, ce qui fait qu’il manque des mots, une signification, un ensemble de ponctuation qui donne un tout autre sens à mon texte. C’est bien de s’y retrouver, de ne pas réfléchir où je puise l’inspiration, mais simplement laisser le flot faire le travail. Comme un robinet qui n’a plus de fin. Je vois le temps passé dans ses activités chronométrées et je ne sais pas si je dois m’arrêter, continuer, y retourner. J’ai à peine commencé que je dois m’arrêter avec tant de détail à fignoler, à terminer, à peaufiner. J’ai un retour facile à l’écriture, comme on rentre à la maison après un long voyage où notre lit, notre bouffe et notre aire nous manquent. Un retour simple, comme si je n’avais jamais arrêté, un retour ailleurs, car j’ai l’outil pour m’entrainer. Écrire, longtemps, par petite poussée, comme elle disait dans l’atelier… faire des tomates… une à la fois, des petits pas pour mener à de grande réalisation, la création, les projets, le temps qui se manipule comme on le souhaite et aucune limite, sauf celle qu’on ne veut pas franchir avec raisons, avec chacun ses raisons parce que la vie c’est un peu ça, c’est parce que les limites existent que l’on veut les dépasser, une à la fois, puis recommencer, sans fin, jusqu’à ce que l’on soit un peu satisfait, beaucoup, passionnément. Les mots en inspirent d’autres de même que les autres m’inspirent. J’ai besoin de défi, de jouer, de créer. Peu importe ce que c’est, mettons-nous au défi.

J’ai pris l’habitude d’écrire sur l’écran, délaissé la plume, le papier par moment. J’ai trouvé mon confort, ce fut long, avec un peu de pratique, même si parfois je retourne aux sources, parce que c’est simple et quoi de plus romantique qu’un petit carnet rempli de petits mots, phrases, pensées sur la vie, l’amour ou soi. S’accrocher à ce qui nous fait vivre, délaisser ce qui nous tue. Choisir parce qu’on en a la possibilité et simplement écrire jusqu’à l’éternité.

 

Exercice Noir sur blanc: 1-3 : La posture d’écriture




La différence

7 01 2014

C’est tout ce qui restera, la différence. La même différence, d’avant, d’après, lorsqu’hier devient demain, un futur au passé recomposé de nom, et de faits d’hivers. Les mêmes gestes, les mêmes pensées, le même soi-même, au pluriel singulier. Faire différent, comme hier. Se laisser croire, se convaincre, se perdre dans l’instant, périr. Je l’avais, je le tenais, je le serrais contre moi de si près, de si loin, c’est ce qu’on dit. Un rêve transformé en cauchemar, une idée comme si elle était nouvelle, mais toujours cette même différence. Cette image dans ce même miroir, qui me sourit, qui me séduit chaque fois, mais que je ne connais pas. Tenter de trouver ailleurs qui est-ce, dans cette différence qui me parait nouvelle chaque fois. C’est toujours de la faute des autres, de l’environnement, de la vie dans laquelle je me trouve, cette garce sans vergogne. La différence tente, provoque, fait oublier. Quand on oublie on doit recommencer, encore, comme si hier devenait aujourd’hui, comme si demain n’existait plus, n’existait pas, n’avais jamais existé. Je me suis fait voler quelque chose, je me suis fait voler ce que j’étais. Je me suis pris au dépourvu, un matin lorsque, la tête baissée, j’ai acquiescé le coup direct au coeur. Il bat maintenant comme un cabotin que je néglige par peur de douleur. J’aime à travers l’autre qui je suis, j’aime qui je suis, je suis. Je suis seul à me demander si tout ce que je vois, c’est cette même différence, celle qui ne change jamais, celle qui devient vaine quand le temps s’est appliqué par petite couche. Je tente de comprendre, ça ne sert à rien. Spectateur silencieux devant un film dont j’ai prévu la fin sans me prévenir. Je me garde une petite surprise, pour faire différent. J’ai beau cherché, je ne trouve plus les raisons, les moments, les signes. Le début, c’est aussi un peu comme la fin, une roue nouvelle, un éternel recommencement. Je n’ai rien demandé, est-ce ma faute si? J’aurais aimé que ce coup-ci tout s’arrête, sans bruit, simplement apprécié cet aujourd’hui qui deviendra demain.

 

Sujet: Quelque chose que j’avais qui m’a été volé.





Le message

7 12 2013

J’arrivais à peine de travailler, laissant tombé mon sac, mon manteau, mes souliers le long de l’allée qui me séparait de ma chambre à coucher. Il n’était pas venu me rejoindre comme à l’habitude, c’était plutôt étrange. J’appuyai sur le « Play » du répondeur, trois messages m’y attendaient.

Premier nouveau message: Bonjour Math, c’est maman, j’aimerais ça que tu me rappelles, ça fait longtemps que je n’ai pas eu de tes nouvelles.

Deuxième nouveau message: (voix de femme) « Comme tu verras, il n’est plus là. Si tu veux le revoir, tu dois me rendre ce que tu m’as pris. Je n’ai aucun attachement à lui, il pourrait bien lui arriver un accident si à la fin du weekend, tu n’as pas écouté ma requête. J’imagine que tu comprendras que toute signalisation à la police sera inutile. Tu sais où me trouver. »

Troisième nouveau message: *tonalité raccrochée*

« La salope… Elle n’a pas fait ça pour vrai?! » Je me rends dans le salon, cherche partout, ne le trouve pas, la télé est restée ouverte. Dans sa chambre, pas là. Cuisine, pas là. Je regarde dans la cour, aucune trace de vie. Elle me menace maintenant mettre fin à ses jours, comme ça, sans coeur. Il remplissait ma solitude et maintenant elle m’y renvoie froidement, comme ça, la monnaie de ma pièce, pièce maintenant vide.

Je m’en fais pour rien, ce n’est qu’un chat, je vais oublier tout ça. En acheter un nouveau. Je ne peux pas la laisser gagner. Elle me tient encore comme elle l’a toujours fait. Mes couilles ont l’air bien petites entre ses mains. Allez, j’arrête d’y penser. Merde. 3 ans qu’il comble le vide, le silence. Il m’attend le soir, le matin au lever, il est toujours là. Bien sûr que c’est pour manger, mais sa présence, sa seule présence m’accompagne dans le silence. Elle est encore capable de me briser.

Comment pourrais-je lui remettre ce qu’elle veut? Elle ne comprend toujours pas que je n’en peux plus, que je ne suis plus cet admirateur dans sa rue. Tout ça est passé, tout ça est terminé et elle ne veut pas le réaliser. Combien de fois, combien de mois, de mots, ai-je utilisés pour lui faire comprendre, lui faire entendre que c’est cette histoire est effacé. Non. Elle me veut encore à ses côtés. Je ne peux y retourner, elle ne peut pas encore me manipuler. J’ai brisé son coeur, elle brisera son corps.

Je ferme les yeux. Elle ne peut plus gagner, c’est décidé. Je reprends mon manteau, mes souliers, je sais que je pourrai y arriver. Mon pas lourd sur le pavé, essayant de tout résoudre, je tremble, je doute que je puisse m’y rendre. Mes pas sourds, la tête enfouie dans mes idées, je continue à marcher. J’arrive au métro, ligne bleue, personne où presque n’habite sur cette ligne, c’est pourquoi c’est plus long, sinon mes idées qui défilent sans raison. Elle ne gagnera pas, pas cette fois. J’entends le train qui s’en vient. Elle ne me fera plus ça. Les phares du wagon de tête m’apparaissent, je ferme les yeux. L’air se fait sentir, dans un courant qui m’emporte, je pense une dernière fois à lui, à moi.

Sujet : Raconte une histoire qui commence par une note de rançon.





Dollars d’argent, étoiles dorées

23 01 2013

Ça faisait quand même un temps que j’étais là. J’avais la tête qui ne reconnaissait plus le nord, plus vraiment de point de repère en fait. Des jours, des mois… voir des années, je ne sais plus vraiment, quand tu étais là, tu m’orientais, tu me remettais les pieds sur terre, tu m’attachais, m’enlaçait, sans arrêt. Je sentais le temps passé, doucement, sur ton visage, parce que je te faisais trop sourire, j’aimais ça. Là, la solitude du temps qui pèse m’écrase dans ma cellule, seul vaisseau pour je ne sais où. J’ai appris à me comprendre, à te pardonner de ne pas être là. En fait, ce n’était pas ta faute, je n’avais pas de place. J’ai pris un calepin en guise de toi, un crayon, pour t’écrire des lettres que tu ne liras peut-être pas, je ne sais même pas si je te reverrai. Tu sais que je suis parti sans un autre choix que celui-ci. Je devais partir, c’était peut-être mon unique chance. Seras-tu là à mon retour, reviendrais-je? Ici tout est vaste, tout est vide, tout est noir. Tout est comme moi en fait, j’ai l’impression d’être fait pour cet espace. On ne m’a pas dit vraiment où je m’en allais, mais j’ai toujours voulu, c’est ce que je disais quand j’avais cinq ou six ans, je veux être astronaute. De toute façon, je ne les aurais pas compris, moi le russe, je ne connais que les Da, Niet et autres composants de salutation simple souvent lier à l’alcool. J’ai pris en cachette les dollars d’argent appartenant à mon père, je les ai mis dans ma poche, sous ma combinaison. C’est en fait celles qu’il m’a laissées en quittant lui aussi, pour son voyage, je ne sais pas si je le reverrai un jour, ma nièce disait qu’il était la lune, je ne l’ai pas vu. J’ai arrêté mon voyage, à quelque reprise, le temps d’une pause, de refaire les ravitaillements dans les différents points d’ancrage éparpillés dans une galaxie qui est beaucoup trop vastes et en voie de développement. Chaque fois que j’ai arrêtée, j’ai déposé dans l’espace un dollar d’argent, en suspend dans l’univers, bien placé pour que le soleil y reflète, bien en place pour que tu puisses les voir. J’ai pris la peine de viens les polir avant de partir. Le soleil sur de l’argent, une étoile dorée pour toujours de regarder, pour que tu saches que je pense à toi, pour que tu saches où je suis, à jamais dans l’univers. Quand quand je prends ce temps pour t’écrire, j’ai l’impression d’être avec toi et je m’ennuie terriblement.

Sujet : Vous êtes un astronaute, décrivez votre journée parfaite.<

P.-S. Pour une meilleure compréhension, lire en prenant en considération que le narrateur est mort.





Greedy green

5 01 2013

C’est dimanche matin, le soleil perce la maison par toutes les fenêtres. J’ai juste envie d’une chose, un café. La cuisine inondée de lumière me laisse voir ta silhouette tu es déjà debout, comme toujours avant moi. Je tente de te regarder, mais à contre-jour je ne vois que tes mèches qui s’étendent dans toutes les directions, on dirait que ta nuit a été difficile, j’ai ronflé? Je prends le temps de préparer le café, je sais que tu n’en bois pas, je te verse un verre d’eau pour te l’apporter au bout de la table. Ton allure jaunâtre ne me laisse pas de glace, qu’est-ce qui se passe? Tu es malade? J’ai pris le temps de bien te regarder, ça t’arrive parfois d’être ainsi, mais jamais complètement, je t’ai manqué d’attention? Tu sembles vouloir me quitter, te laisser allez, toi qui était au début si rayonnante, pleine de vie, parfaite. Je sais, je t’ai accordé un peu moins d’importance dernièrement, j’ai la tête ailleurs, j’avais pourtant dit que je ne te laisserais pas tomber, que j’allais être là pour toi, chaque jour, chaque semaine. Tu étais la preuve que je pouvais m’occuper de moi, de m’occuper de quelqu’un d’autre aussi. Au début ça allait si bien, tu te rappelles, il y a un an déjà que tu es entrée dans ma vie. Je prenais le temps, je te regardais, te parlais pour que tu ne t’ennuies pas, pour que tu saches que je m’occupais de toi. Je sais après, il y a eu l’autre, ce n’était pas sérieux cette histoire, je sais que tu l’as peut-être pris mal, mais je ne voulais pas te blesser, je voulais me tester, un peu, me prouver que d’être capable de m’occuper de toi, ne voulait pas dire que je ne pouvais pas m’occuper d’une autre en même temps. Je vois que c’est pas le cas, tu réagis bien mal, je n’ai pas pris le temps de t’expliquer, tu es la première, la seule qui m’importe, l’autre, voir les deux autres qui sont entrées après toi n’ont pas la même signification que toi, je sais que c’est difficile à comprendre, mais je te le jure que c’est vrai. En plus la troisième, j’ai dû payé pour l’avoir. Ce n’est pas dans mes pratiques habituelles, je préfère quand on s’offre ce genre de chose. Si tu restes avec moi, je promets de me consacrer à toi, de te redonner l’attention que tu mérites, celle du début, donne-moi une chance. Je ne peux pas vraiment laisser partir les autres, je me sentirais un peu mal, tu comprends, j’espère que tu peux comprendre. Tu signifies tellement pour moi, t’as été le début, je ne veux pas que tu sois la fin, si vite, je veux que ça dure, que tu restes, tu es si belle dans ses rayons de lumière. Ne perds pas ton sens, le sens que tu as pour moi, le sens que je t’ai donné, le lien qu’on a pris le temps de construire. Ne sois pas une preuve de plus qui démontre la fatalité de ce que l’on a bâti. Peut-être te sens-tu à l’étroit ici, depuis le temps? Je pourrais te donner plus d’espaces, plus de liberté pour t’épanouir, je suis prêt à t’entendre, à te donner ce que tu as besoin, mais s’il te plait, parle-moi, donne-moi un signe. Je n’ai pas envie que tu meures ainsi, que ton nom ne représente qu’un souvenir, que la nostalgie se mêle à la mélancolie. Saudade d’un Money tree.

Sujet: Une plante d’intérieur est en train de mourir. Dites-lui pourquoi elle a besoin pour vivre.





Ça goûte amer….

5 01 2013

Oui le pire repas que j’ai mangé goûtait ta mère… je suis désolé de te l’apprendre ainsi, c’était l’Action de grâce et je croyais que tout était pardonnable, pardonné… Depuis le premier jour où elle m’avait rencontré, je me disais simplement qu’elle me regardait d’un air avide, d’un air affamé, simplement pour mieux me dévorer. Au début, des yeux que je croyais inquisiteur, questionneur, approbateur. Ce soir-là je compris le contraire, comme obligé de me plier à la vie, obliger de me plier à ce que j’étais pour toi. Quelle erreur, remplacer le bonheur d’une soirée pour ta mère pour une vie avec toi! Il semble qu’on est maître de nos destins et que moi j’ai échoué, lamentablement. C’était l’Action de grâce tu étais là à mes cotés, sans un mot, ta mère me fit un signe, délicat de la tête simplement pour m’inviter à la suivre en haut. Dans mon innocence je la suivis, sans un bruit, au haut de l’escalier. C’est fou comme dans ta famille, rien ne se voit, personne ne remarque, on dirait que tout le monde s’en fou un peu, surtout ton père, les yeux rivés sur la copine de ton frère. Mes pas dans les escaliers sonnaient faux, chaque marche que je montais était une erreur de plus qui s’ajoutait à mon ardoise. L’impression de monter l’Everest sans en connaitre la satisfaction finale. J’arrivai dans cette pièce remplie de lumière, de plantes, d’un divan. La salle de lecture de ta mère. Je me demandais ce que je faisais là, sachant très bien ce qui allait se passer, ou en fin la raison, mais espérant toujours autre chose. Ta mère marchait de reculons pendant que j’avançais aussi de reculons. Elle fit tomber sa culotte le long de ses cuisses, releva sa jupe et s’effondra sur son divan de lecture, les jambes bien écartées. Je ne pouvais plus vraiment reculer, connaissant les talents manipulateur de ta mère et la situation de non-retour dans laquelle je me trouvais. Je n’avais qu’une chose à faire, m’agenouiller et prier pour que ce moment passe, le plus rapidement possible. Quitter pour un autre endroit dans ma tête, pour ce qu’on appelle notre « happy place ». C’est avec rigueur que je m’appliquai à ma tâche, en attendant de partir, attendant qu’elle vienne. Je ne peux pas vraiment dire ce qui c’est passé, comment ça c’est terminé, comment j’ai pu redescendre vous retrouvez sans me faire questionner, sans que ça ne paraisse. C’est quand même le pire repas de l’Action de grâce que j’ai eu de ma vie. Je voulais juste t’en parler, te l’écrire pour enfin m’en libérer et espérant effacer ce moment de ma vie.

Sujet : Le plus mauvais repas de l’Action de grâce





À cet instant à Montréal

30 12 2012

Il était 13 h 16 min 13 s…

Centre-Ville
Patrick était assis sur le lit, les mains apposées un peu derrière lui, les pantalons sur les chevilles. C’était la première fois qu’il atteignait l’orgasme de sa vie, en un éclair, dans cette chambre aux lumières orangées. Son plaisir venant avec un soupir de plaisir, synchroniser, les yeux fermés simplement pour mieux savourer ce moment.

Anjou
Fabienne, les yeux fermés, encaissa pour une dernière fois le prix qui lui revenait de droit. En fait, c’était les paroles de Pierre, qui s’était marié avec elle il y a 18 mois. Fabienne n’avait pas fait le dîner et les enfants criaient à tue-tête dans la cuisine quand Pierre rentra, il ne rentrait jamais à cette heure. Ce dernier rentrant de travailler d’un chantier de construction, à mettre les blocs de béton pour séparer ce qu’il y avait de si grand, simplement pour diviser selon les demandes de tout un chacun. Pierre se réfugiait souvent dans son endroit à lui, sa Côte-Nord lui manquait, le vert des arbres remplacer par le gris du béton, sa paix intérieure replacée par le bruit, les nuages de bruit et un manque de tranquillité. Ce midi-là, après avoir été remercié par son patron, il rentra chez lui furieux, se paya un certain silence en envoyant son poing droit sur la tempe de Fabienne qui s’écroulant sourdement sur le sol.

St-Léonard
Gina, les yeux en larme dans les yeux de Pietro disent simplement oui.

Montréal-Nord
Le bruit fût entendu de partout, cela ne pris qu’une seconde avant que les genoux de Ralph ne touchèrent le sol. Le regard vide, comme si cette seconde durait une heure, comme dans les mauvais films qui font les ralentis trop lents, en pensant simplement que l’on ressent plus la douleur d’une balle en plein coeur quand la personne tombe au ralenti.

Centre-Ville
Sophie, le maquillage un peu défait, à cette pensée, il ne me manque que 1000 $ pour partir d’ici en fin. Les larmes qui coulent sur ses joues sont un mélange d’espoir, de honte, de fierté, car pour ce jeune homme c’est la première fois et de maquillage bon marché, parce qu’elle ne veut pas mettre trop d’argent sur ce dernier. Le goût de la semence de ce jeune homme ne goûte pour elle plus rien, avec le temps, elle en fait abstraction, le temps ou la quantité d’hommes qu’elle a laissé faire de même. Ça et l’alcool qu’elle ingurgite à chaque fois qu’elle doit travailler.

Petite-Patrie
Un enfant dans un marché caresse la tête d’un chien avec le sourire

St-Léonard
Emmanuel, le coeur nouer de tristesse, debout devant le banc en bois regarde sa cousine s’engager. Il sait à cet instant que c’est fini pour lui et pense à la mort.

Hopital Notre-Dame
Rose tient la main de Gérald. Sa main rose et fragile, usée par le temps, par le vent, par les années qui ne les ont jamais séparées, car ils se tenu par la force de leur main. Quarante-cinq années d’amour, de vie, d’obstacles plus difficiles, mais jamais insurmontables, quarante-cinq années envolées le temps d’un dernier souffle pour un et la fin d’une histoire pour l’autre.

Montréal-Nord
Jeanine regarde son fils se vider de son âme, les larmes sur ses joues, sans voix. Il aimait tant sa mère et sa mère l’aimait temps aussi. Les années dans ce nouveau quartier étaient pour eu plus difficile, beaucoup trop difficile. Son fils n’était plus son fils, elle ne le reconnaissait plus, les actes de violence qu’il commettait n’étaient en rien ce qu’elle lui avait appris. Elle avait enfin la chance de revoir ce qu’il avait été, pour une dernière fois, malgré ce trou dans la poitrine qui laissait sortir ce qu’avait été sa vie, malgré cette fumée qui s’échappait du  pistolet qu’elle tenait.

Petite-Patrie
Woof!

Villeray
Dans un lit enrobé de drap, de bras, de chaleur, de sueur, de cette odeur qui s’était transformée de sexe en tendresse, le silence fut rompu. Ce silence qu’on conserve trop longtemps, trop souvent avant de se rendre compte qu’il est trop tard. Ce silence comme on les accumule, empile sans rien dire en pensant que leur portée ne veut rien dire ou est vouée à s’évanouir. Un silence brisé par une parole simple, avec un peu d’hésitation « Je… »

13 h 16 min 14 s
« Suis bien avec toi! » Une parole qui aurait dû se limiter à la seconde qui lui était allouée, une parole qui aurait dû être plus courte, plus efficace, plus vraie dans l’instant où elle a été lancée. Qui a été modifié par la peur de se lancer, par la peur de ce que l’autre aurait pu penser. L’instant, il faut savoir en profiter.

Sujet : Que peut-il arriver en une seconde?





Un cadeau…

27 12 2012

En panne d’écriture, je fais autre chose, j’occupe mon esprit ou je le fais reposer, un instant, simplement pour laisser agir le temps. Quelle surprise ce soir à mon arrivée de voir sur ma table, emballée, un paquet de forme carré. J’ouvre et j’y trouve un livre, un cadeau, une tonne d’idée pour simplement laisser aller ce que je peux raconter. 642 sujets d’écriture… donc 642 nouveaux textes à venir simplement pour mon plaisir, peut-être le vôtre, qui sait! C’est le plus beau cadeau que j’ai reçu au cours de ma vie, moi qui a toujours soif d’idée, d’une phrase anodine qui démarrera cet élan créatif qui mènera je ne sais où encore pour l’instant. J’ai créé une catégorie pour les retrouver, « 642 sujets sur lesquels écrire » qui démarrera sous peu. Merci à cette amie de cette douce pensée, d’avoir tombé pile poil sur que je n’aurais même pas imaginé comme étant le cadeau désiré. C’est donc des histoires à suivre…