Le retour à la normale

14 03 2023

Où est rendu le monde? Vraiment, il est où? La fin d’une pandémie, le début d’une vie normale, rien ne l’est plus, rien n’est revenu comme « avant ». Certains travailleurs n’ont pas vu de changement, que ce soit sur les sites de construction, suite au retour en classe des étudiants et bien d’autres milieux. Un peu différemment, pas totalement. Les bureaux déserts du centre-ville hantent Montréal. La diplomatie est de mise, le manque d’employés et le manque de preuve que c’est mieux ou pire de travailler de la maison ou pas. On ne froisse pas les uns pour garder les compétents, on ne froisse pas les autres simplement par équité. La panique s’installe quand l’entreprise parle d’un 40% de retour au travail, 2 jours par semaine, les employés demandent des paiements pour les lunchs, le transport, les vêtements, le temps que l’on perd de l’autre. La guerre de l’efficacité déclarée. Les uns réclament la collaboration inefficace, les autres, une perte de temps, de leur temps, parce que le trente, quarante-cinq, soixante ou quatre-vingt-dix minutes, deux fois par jour, d’improductivité personnelle est gravement touchée par le retour au travail et avec raison. Le milieu des uns ne fait pas le bonheur des autres. On s’enlise dans ces discussions sans décision. On recule quand la masse quitte le navire parce que le voisin offre aujourd’hui ce que l’on avait hier.

Le réel impact est difficile à saisir. Mon réel impact s’est fait sentir plus vite que je ne le croyais. Tenir le fort, être présent, savoir que certains souffrent de cette solitude prolongée, être là. Bien que la majorité d’une équipe de plus de quinze employés ne souhaite pas tant retourner au travail, certain le font par « obligation », pour faire plaisir, mais se rendent compte rapidement de l’efficacité de mettre cinq développeurs dans une salle pour la priorisation, la ségrégation des tâches, le mentorat, le coaching, la démo des tâches réalisées, la planification du prochain cycle. Un jeudi après-midi, une fois par deux semaines. Que ce soit cette personne vivant seule, à plus de trente minutes de Montréal, vivant des moments difficiles, le plaisir de retrouver ses collègues, au moins deux fois par semaine, si vous y aller, faite lui signe, elle ira vous tenir compagnie pour la journée. La solitude et les événements de la vie, votre présence sera simplement de mettre un baume sur un vide que plus personne ne soupçonne. Sinon que ce soit pour changer d’air, pour finalement organiser un lunch avec un collègue que l’on n’avait pas vu depuis longtemps (surement avant la pandémie), chose que l’on faisait avant, régulièrement. Ceux qui l’essaie, y trouve que du positif, même si le train n’est pas passé, si le bus a fait fausse route ou si quelqu’un c’est lancé devant un métro, ce qui retarde leur arrivée.

Tout coûte plus cher avec le retour au travail. C’est un peu une roue dans laquelle on est prise. Le coût de transport, de vêtement, de nourriture, mais surtout de temps. Passer par exemple d’un coût de transport de 0$ vers 95$ par moi (meilleur des cas sur l’ile de Montréal). Les restos ayant été désertés, les prix ont augmenté pour survivre, mais pour s’adapter aussi à l’inflation. On s’habille plus de la même façon quand on sort en ville pour aller travailler, en fait on ne s’habillait plus tellement. Le temps que l’on « perd » à écouter un collègue nous raconter sa vie, sa veille, son weekend. Le coût du temps, pour les familles avec des enfants. Comme si, l’avant n’avait jamais existé. L’avant cette peur qu’on avait d’envoyer tout le monde à la maison. L’avant où j’ai dit à mon patron, ça sera beaucoup plus difficile de ramener les gens au bureau.

Et moi? Moi j’ai perdu beaucoup de repères dans cette expérience. J’ai tenu mon équipe le plus possible ensemble pendant la pandémie. J’espérais un retour, pour moi, pour mon équipe. Ils ont la chance de ne pas avoir un patron dans leurs chaussures et un patron bienveillant. Avant, en un coup d’œil, je décelais cette petite veine dans le front qui signifiait un stress peut-être un peu trop grand, le temps d’aller leur pousser une blague ou de les sortir de là pour relativiser la situation et leur apporter mon aide. Je ne peux plus le faire aussi facilement, les caméras souvent fermées ou les sourires, le temps d’une caméra et la quantité phénoménale de rencontres qui s’enchainent sans arrêt. Avant, je croisais les gens qui avaient le même rôle que moi, on pouvait comparer et se consoler, notre réalité était bien souvent très similaire, on pouvait faire front commun. J’étais aussi un de ces solitaires un peu introvertis qui prenait plaisir à croiser les collègues passés ou présents. Aujourd’hui, quand je fais ce trajet de trente minutes qui me sépare de mon boulot, c’est pour y trouver des étages bien vides, je dirais même par moment désert, qui étrangement me laisse croire que je suis tout seul dans cette expérience qu’est le travail. On ajoute à ça un patron qui n’est pas le spécialiste de la tape dans le dos, on obtient un cocktail un peu nocif pour la psyché qui se fracture doucement, fatigue qui augmente avec la motivation qui diminue. Et ça, c’est moi… mais quand tout lâche, on se rend compte que beaucoup sont dans la même situation. Ma solution? Du moins une partie… C’est de l’essayer… collectivement, d’être là, pour nous, pour les autres.





Ce que je suis

7 03 2023

Quand la limite fut dépassée, j’ai simplement arrêté, à bout de souffle, de ne plus m’écouter ne faisait aucun sens. Ce que je voulais et ce que je vivais détonnaient, je subsistais simplement entre deux eaux par habitude. Un kick d’adrénaline qui revenait comme ce besoin de boire sans raison particulière. Je me retrouvais toujours dans de beaux draps, entre bonnes mains, un instant, puis je recommençais, même bras, mêmes draps, jamais bien plus loin. L’oasis où il est bien de se reposer, le rêve raté, l’homme que l’on ne possède pas, le mystérieux qui reste là sans un mot, ce qu’il reste, celui qui après mure réflexion valait peut-être la peine. La peine que l’on m’a faite, que je me suis infligée les yeux fermés pour me retrouver encore et encore seul. Ces mêmes personnes qui ne m’aimaient pas vraiment, ou du moins m’aimaient pour cet instant précieux où il est difficile de porter une armure. Quand l’envie de baiser est remplacée par l’envie de vomir juste à l’idée de se retrouver seul, dans un futur proche, plus rien ne faisait plus de sens pour moi. Être fatigué de savoir qu’il n’y a pas de suite en se disant « peut-être que… ». Des peut-être qui s’étiole dès que le vent souffle un brin. L’idéalisation de ce que c’est l’amour. L’espoir de l’amour. Faire l’amour. Aucun regret, simplement l’envie de tourner la page, de faire différent, d’attendre, d’aimer, d’être aimé, mais simplement pour ce que je suis et pas pour ce que l’on voulait que je devienne. Simplement. Si simplement que ça existe, pour vrai. Tellement vrai que ça fait peur, comme ce rêve où le réveil brutal ne donne envie que de se rendormir un instant, pour la vie. Tellement réel que je n’ai plus envie de dormir, si jamais je ne me réveillais pas.





Quitter

6 03 2023

Elle est partie sans même que j’aie eu le temps de la saluer, cette fierté. Des années, vingt ans passés, peut-être même trente. Je ne l’ai pas vu venir, ou partir, ou se déplacer dans ce qu’était mon environnement. J’aurais dû, j’aurais pu, je n’ai rien vu. Je pourrais blâmer l’habitude, le temps, la routine, mais je ne peux que m’interroger sur moi. Je n’ai pas cru que ça pouvait m’arriver, je me croyais à l’abri, infaillible, fort. Un peu après le diner, cette portion de moi est morte, envolée, dévoilée. J’étais comme les autres, pareil ou pire… simplement différent. Tout s’est arrêté, sans aucun avertissement. La terre ne tournait plus, du moins pas dans le même sens qu’elle l’avait toujours fait. Enfin quelque chose de nouveau, je n’étais pas prêt même s’il le fallait. La mémoire, l’envie et cette capacité de décider envolées comme par magie. L’humain d’abord, mon œil, mon corps, ma tête, mon cul! C’est d’abord l’humain qui paie pour, les autres s’en balancent. Faire plus avec moins, simplement pour payer mon pain, mais c’est mon être tout entier qui a payé. La machine a accéléré lentement m’emportant la main, le bras, rendu jusqu’au coude. J’ai protégé ceux qui m’aidaient à y arriver, mais j’ai oublié quelqu’un encore une fois… moi. Dans ce grand manège où la charge augmente, mais où l’on manque de gens, de moyen, de temps, beaucoup paient et paieront de leur qualité de vie, seulement pour faire plaisir à des gens que l’on ne connait pas, parce que c’est ce que l’on nous demande, parce que sinon… sinon il y aura encore moins de gens qui resteront, pris dans cet engrenage, encore et encore, toujours dans ce même manège. J’ai été arrêté de force car seulement parce que mon corps a réagi et a décidé que s’en était assez. Le repos, même si artificiel, permet de relativiser, de se remettre sur pied, lentement.

Défi du jour : Le dernier adieu difficile





Pour moi

20 09 2020

Briser mon cœur, j’ai brisé mon cœur mainte et mainte fois simplement par amour pour moi. L’idée que je m’en faisais, l’idée simplement de l’amour m’enivrait, aveugler par le fait que tout ça n’était pas vraiment vrai. J’ai baissé les bras, la tête haute, simplement par amour pour moi. Je me suis fermé, je me suis enfermé, comme le coffre d’une banque, le cœur trop fragile. L’idée d’être, demain dans un futur proche, dans un avenir qui m’était impossible aujourd’hui, hier en fait, mais aussi impossible demain. Diseur de bonne aventure, je lisais leur avenir, pas le mien. Je me suis immunisé, « equalizer » sur une fréquence que même moi je ne pouvais plus ressentir. Cassé, déçu, désabusé, désamusé, je me suis perdu sans même savoir pourquoi.

Guéri par une sorcière du sommeil éveillé pour ne plus me rappeler ce que c’était d’aimer. Elle m’a, en fait, brisée encore plus que je ne l’étais et le temps pour guérir ne fut que trop long. Je suis un persévérant, un battant et je guéris avec un peu de temps parfois plus que je ne le souhaiterais.

Pour moi, j’ai décidé d’arrêter de me protéger, de cesser de m’en faire, sans jamais arrêter de m’écouter. La douceur est arrivée, la douceur m’a complètement enveloppé, enfin, irréelle, bien présente. Parce que c’était comme pour elle, mais pour moi, le synchronisme enfin parfait, le temps se suspendant à nos lèvres laissant peu de mots pour se dire : je t’aime.





Où suis-je?

24 09 2019

Je m’embrouillonne plus souvent qu’autrement. Je remplis ma tête de vide, de Netflix, de mots d’autres, parce que j’aime lire leur tournure de phrase, leur tournure de temps qui me fait rêver parce que moi aussi un jour j’ai eu des idées. Je me trouve des raisons pour expliquer pourquoi j’ai écris que 3 textes depuis le début de l’année, ma procrastination aigue fait que je n’écris plus, c’est pas la faute de mon ongle que je trouve trop long quand je tape parce que je ne sens que lui, c’est toutes ces petites raisons qui existent juste pour m’oublier. Hier en allant dormir, je me suis souvenu de moi, celui qui seul comprenait ce qui se passait, comprenait ce qu’il vivait. J’ai mis l’auto pilote sans mettre de destination. Je déraille ou dérape de toute façon. Malgré tout, j’ai les mêmes repères, ma mère, ma soeur, mon chez moi, mon gros chat qui traine un peu comme moi entre le divan et le matelas sans vraiment comprendre pourquoi. Le bruit m’énerve, le silence m’effaie, le juste milieu, je le cherche un peu. J’ai vu Netflix deux fois au complet, je n’ai rien accompli. Je me lance dans des passions qui sont bien loin de moi, pour apprendre, j’apprends. J’apprends tout sur les rudiments du crayon, qu’il soit électronique ou de carbone, de feutre ou d’encre. J’essaie de faire vivre ce que j’ai mis de coté, mes mots, les remplacer par des images. On dit qu’une image vaut mille mots, je suis rendu bien paresseux. J’ai cessé d’écrire en même temps que j’ai cessé d’aimer, je sais pas vraiment dans quel ordre ça c’est produit. Je suis pas complèment dépourvu, j’éprouve une affection profonde pour les gens qui m’entoure, mais pas l’amour, le vrai, celui qui a fait naitre ce blog et combien d’autre régurgi de matière d’âme sur des médiums parfois oublié et mort. Combien de lettre, de mot, de phrase j’ai écrit à travers le temps à ce sujet. Où on achète des « refills » pour ça? J’ai parfois une illumination, un mirage, un rêve éveillé qui fait que je sors un bout de papier, de téléphone cellulaire et j’écris une petite note pour me souvenir de l’étincelle, quand je la relis, plus tard, il n’en reste plus rien, que les mots noirs sur blanc, que les formes sans sens. Je pourrais écrire pour informer, pour communiquer mes passions devenir un influenceur, avoir des likeux, des hateux qui me suivent parce que je dis des choses ou leur contraire qui rejoint des gens parce que je parle comme eux. J’ai pas envie d’être comme eux, d’être commun, d’être critique ou simplement émotif parce que quelqu’un a parlé de moi à Thor ou à Traverse. J’ai pas envie d’être émotif sur un livre, sur un show, sur un vidéo que j’ai vu, parce que pour moi, ça fait parti des conversation que je veux avoir avec les gens que j’aime vraiment, pas a sens unique entre moi et les commentaires que je lirai ou pas. Ce que je vomis ici, c’est ma simple compréhension de ce qui m’habite, c’est brut, c’est indiscutable parce que même si j’ai l’air d’un drama king, d’un dépressif, d’un homme rose, d’un romantique fini, ça reste que des miettes de ce que je suis au moment ou je l’écris. J’aime mon petit blog tranquille un peu Emo qui me laisse le loisir d’inventer une vie qui est pas la mienne, ou de m’écrire à moi même une lettre que je me lirai demain à tête reposée, en me disant que c’est bon mais plein de faute parce que je me relis jamais, j’ai pas le temps parce que les mots arrivent bien plus vite que le dictionnaire lui même. Je n’ai pas envie de voir mourir Scarecrowworld parce que ça serait un peu d’avouer ma mort à moi, ma mort étant plus un échec sur l’amour avoué, qu’une mort physique confirmée.





Famine

28 04 2019

Faim. J’ai toujours faim. Toujours soif aussi. Je bois pour oublier que j’ai faim. C’est une bonne raison, parce qu’il en faut toujours une raison, on aime s’en donner. J’ai rien de quelqu’un qui mange pas, personne s’en doute, sauf quand on pose des questions, je ne mens pas. Je n’en parle pas, mais je ne m’en cache pas. Les gens ne comprennent pas, il me regarde et ne savent pas, ne peuvent pas savoir. Je ne mange pas parce que j’ai eu une indigestion, ça surprend parfois, mais c’était une grosse indigestion. J’ai un passé indigeste, qui ne se réduit qu’à des souvenirs lourds sur l’estomac. Peut-être que je mangeais trop vite, trop souvent. Que je ne mâchais pas assez, je prenais pas mon temps, des fois ça passait de travers, je m’étouffais, ça prenait toujours un temps à me remettre. Là, j’ai juste décidé d’arrêter de manger. D’un excès à l’autre si on veut, ça souvent été comme ça dans ma vie. Je sais que la famine ne me fera pas mourir, elle me rend parfois juste triste. Je pleure de faim, comme on meurt de faim. C’est pour ça aussi que je n’écris pas, parce que ça prend une raison et quoi de mieux que la faim? Je me souviens des belles années que je mangeais à pleine bouchée, l’indigestion me tenant éveiller, je pouvais écrire, jour après jour sans même fermé un oeil, sinon deux. Aujourd’hui, juste l’idée du repas me fait fuir. À pleine jambe, même si je n’ai jamais goûter, j’aime mieux ne pas prendre de chance, j’en ai assez pris déjà. Je me dis que je pourrais peut-être pas mourir comme ça, du moins je suis en train de vieillir comme ça, à chaque jour qui passe, je me souviens des ces années où je sais pas si c’était plus simple, de juste pas me poser de question, et de mordre à pleines dents. À l’aube d’un autre printemps, je me dis qu’il serait peut-être temps que je m’alimente mieux tout simplement.





Réécrire

8 10 2018

Reprendre une histoire longtemps mise de coté, lui donné de nouvelles couleurs, de nouveaux étages et de nouveaux personnages. Reprendre l’histoire comme si c’était hier, comme s’il fallait finir demain. Mettre des mots les uns à la suite des autres, simplement parce qu’ils décident eux-mêmes de ce bousculer au bout de mes doigts, souvent plus rapidement que j’en suis capable, ce qui fait qu’il manque des mots, une signification, un ensemble de ponctuation qui donne un tout autre sens à mon texte. C’est bien de s’y retrouver, de ne pas réfléchir où je puise l’inspiration, mais simplement laisser le flot faire le travail. Comme un robinet qui n’a plus de fin. Je vois le temps passé dans ses activités chronométrées et je ne sais pas si je dois m’arrêter, continuer, y retourner. J’ai à peine commencé que je dois m’arrêter avec tant de détail à fignoler, à terminer, à peaufiner. J’ai un retour facile à l’écriture, comme on rentre à la maison après un long voyage où notre lit, notre bouffe et notre aire nous manquent. Un retour simple, comme si je n’avais jamais arrêté, un retour ailleurs, car j’ai l’outil pour m’entrainer. Écrire, longtemps, par petite poussée, comme elle disait dans l’atelier… faire des tomates… une à la fois, des petits pas pour mener à de grande réalisation, la création, les projets, le temps qui se manipule comme on le souhaite et aucune limite, sauf celle qu’on ne veut pas franchir avec raisons, avec chacun ses raisons parce que la vie c’est un peu ça, c’est parce que les limites existent que l’on veut les dépasser, une à la fois, puis recommencer, sans fin, jusqu’à ce que l’on soit un peu satisfait, beaucoup, passionnément. Les mots en inspirent d’autres de même que les autres m’inspirent. J’ai besoin de défi, de jouer, de créer. Peu importe ce que c’est, mettons-nous au défi.

J’ai pris l’habitude d’écrire sur l’écran, délaissé la plume, le papier par moment. J’ai trouvé mon confort, ce fut long, avec un peu de pratique, même si parfois je retourne aux sources, parce que c’est simple et quoi de plus romantique qu’un petit carnet rempli de petits mots, phrases, pensées sur la vie, l’amour ou soi. S’accrocher à ce qui nous fait vivre, délaisser ce qui nous tue. Choisir parce qu’on en a la possibilité et simplement écrire jusqu’à l’éternité.

 

Exercice Noir sur blanc: 1-3 : La posture d’écriture




Tu…

6 10 2018

Salut,

Ça fait longtemps que je voulais t’écrire. Tu sais on ne prend jamais assez le temps pour les choses qui sont importantes. On fini par oublier, par s’oublier, par se laisser aller, par se rendre compte qu’on ne se connait plus vraiment. C’est pourquoi je voulais t’écrire, avant que tu deviennes un étranger, parce que même si je ne te le dis pas souvent, tu es important pour moi. Je sais que je te connais bien, peut-être autant que tu me connais, on a tellement pratiqué la procrastination ensemble, simplement parce qu’on était bien là, en silence, à réinventer le monde. Tu partais parfois dans tes idées, mais tu finissais toujours par me raconter, une fois que tu avais fait le tour de la question, des questions, car tu sais comme moi que tu en as beaucoup trop. Tu n’as jamais remarqué que c’était plus simple quand tu étais spontané? C’est comme quand tu écris, sans filtre, sans barrière, avec ton crayon, ton cahier et simplement quelques lignes où la peur et le jugement ne s’invitent jamais, où tu peux être toi-même. Je sais que tu fais ça par peur de décevoir, mais souviens-toi qu’on ne peut plaire à tout le monde. Je t’écris simplement pour te dire que je m’ennuyais de toi, du vrai toi que tu montres seulement à moi, ici sur ses lignes, celui qu’on devrait connaitre, ce lui qui se cache derrière des plumes de charbon. Je voulais juste te le dire, je m’ennuie de toi. Écris-toi!

Écrit dans le cadre de l’atelier “Noir sur Blanc » où le thème était : Écrire une lettre au “Tu”, et l’écrire comme si on écrivait une lettre d’amour à soi-même.




Nouvelle année

3 01 2017

C’est une nouvelle année qui commence, c’est fou comme rien n’a changé, une journée, une heure, une minute de plus à la fois, tout le temps. Cette année, 2017, c’est une année où encore je vieillirai, différemment pour certains, pour moi, une année de plus, une journée, une heure, une minute à la fois, où les deux chiffres de mon âge changeront. Une année que je me souhaite rempli de moi qui se retrouve doucement, qui réapprend à se connaitre, à s’aimer, à se découvrir sans arrêt. J’ai décidé de consolider mes blogues, celui de sexe qui fut jusqu’à présent un coït interrompu (voir le texte La garde-robe) mais qui à une suite qui s’en vient. Et un autre que je gardais à côté, parce que ce n’était pas la même chose que je racontais. Je suis tanné de m’étendre, je me consolide. Mon autre blogue était sur le boulot, les gens qu’on y trouve, le comment ça se passe. Je me dis que si je reste à une place, je pourrai probablement me retrouver plus facilement.

Cette nouvelle année, je vais tenter d’écrire plus régulièrement, parce que ça me manque, mais parce qu’aussi ça me fait du bien. Vous risquez de voir apparaitre aussi quelque croquis, bédé que j’ai commencée doucement pour passer le temps des longs weekends des fêtes.

Je vous invite à commenter, à me suggérer des sujets d’écriture, parfois, d’un mot on récolte de belles histoires, parfois ça aide à faire décoller de la page blanche. Je lis et publie tous les commentaires, c’est toujours bien de voir qu’on est pas seul et qu’on peut se faire du bien, en partageant la moitié de ce que l’on ressent. Je dis la moitié simplement parce que d’écrire nous soulage, mais jamais totalement.

J’aurai surement encore à vous faire subir mes états d’âme, les miens ou ceux qui me sont inspirés de tous ceux que je vois. Même si ce monde est plutôt complexe pour moi par moment, il reste qu’il m’inspire totalement, chaque jour. Est-ce que tout ce que j’ai écrit m’est arrivé? Non, bien sûr. Est-ce que tout ce que j’ai écrit je l’ai ressenti? Oui, parfois difficilement, car de tomber dans l’empathie lorsque l’on écrit, ça facilite le travail d’écriture, ressentir, il reste pas mal juste ça de vrai!

Sur ce, je vous souhaite à tous une bonne année!

Marc





À terre

28 02 2016

À terre, j’ai posé le pied. Il semble qu’il y avait longtemps que ma tête tournait, il semble que je n’aie vraiment pas le pied marin. À force de vouloir garder l’équilibre, je passe d’une dépendance à l’autre. De l’amour, à l’achat, je me lance maintenant dans le travail, les chiffres, ceux qui ont hanté mon enfance, je les manipule comme je veux, pour les faire parler, pour les obliger à me répondre toujours. J’ai oublié qui j’étais, je l’oublie chaque jour, même mon miroir ne me retourne plus mon image. Ne suis-je pas toujours celui qui instaure le premier regard? Je ne m’aventure plus, je ne pousse plus, je pèse et sous-pèse chaque mot, chaque mouvement que je sens sans ne plus pressentir, ressentir. Que m’est-il arrivé et quand? Je ne me laisse touché que par la musique, quand d’une main j’essuie une larme d’une histoire déjà depuis trop longtemps passée. Caresse ma joue, s’il te plait. À terre, je ne tiens qu’à, je ne tiens qu’à toi, qu’à toi, à toi. Ton regard ne me berce plus, je te cherche comme les jours se passent. Seule ma mémoire tiens le coup, seule ma mémoire prend un coup, oublie, une minute, une heure, une soirée entière, pour ne plus me sentir moi, pour ne plus me souvenir ce que tu me disais hier. Tu es partie, tu reviendras toujours, un coup de hache dans mes jambes qui tienne qu’à terre, tu ne m’ébranles plus, de tes mots traites qui m’ont si longtemps charmé, ton amertume envers moi reflète ce que tu n’as jamais compris de moi. Et le temps, qui va doucement sous mon oreiller, le sommeil léger jusqu’à la prochaine fois. J’ai toujours raison d’avoir tort, je n’ai jamais tort d’avoir raison. Tu es l’interprète des mots que je ne dis pas, que je ne dis plus à personne, parce qu’à force de les user, ils ne servent plus à grand-chose. Les mots sortent et tombent à terre, à plat, aux oubliettes. Je suis le rêveur déçu d’avoir trop longtemps espéré ce qu’aujourd’hui tu peux me permettre, toujours trop tard, toujours trop loin de ma réalité. La réalité où un jour en mer, ton coeur de sirène est venu m’hameçonner pour ensuite me laisser m’échouer sur le quai. Aujourd’hui amer, je ne vais plus en mer et je préfère ne plus être moi même et garder un pied à terre.